LA GESTION DE LA REPRODUCTION CANINE EN ELEVAGE

Le cycle sexuel de la chienne dure de quatre à douze mois selon les races (en moyenne six mois). Il comprend quatre phases au cours desquelles la chienne présente des modifications comportementales, hormonales et anatomiques.

Ces quatre phases sont le pro-œstrus, l’œstrus, le metœstrus et l’anœstrus.

Pendant ces phases, la chienne sécrète des hormones qui sont :

• L’œstrogène,
• L’Hormone Lutéinisante dit LH,
• La Progestérone,
• La Relaxine.

Schéma hormonal de la chienne au cours du cycle sexuel (Hors Anœstrus qui est la période de repos sexuel).

Le taux hormonal au cours du cycle sexuel de la chienne est caractérisé par :

• Une sécrétion importante d’œstrogènes par les follicules au cours du pro-œstrus puis une diminution rapide au cours de l’œstrus ;
• Un pic de production d’Hormone Lutéinisante (ou LH) au 1er jour de l’œstrus, la LH déclenchant l’ovulation 48 heures après ce pic ;
• Une sécrétion de progestérone qui commence avant le pic de LH (et donc avant l’ovulation) qui reste élevée pendant la première partie du metœstrus puis qui décroît progressivement jusqu’à la fin du metœstrus ;
• Une production de progestérone identique chez la chienne gestante ou non-gestante.

Toute la difficulté, pour l’éleveur, est de déterminer le moment optimal pour effectuer ses saillies sans oublier ses objectifs de rentabilité :

• En minimisant les coûts des analyses (honoraires vétérinaire, laboratoire, carburant, temps passé)
• En cherchant un taux de remplissage optimal de ses femelles (plus de chiots par chienne).

Pour cela, l’éleveur a tout intérêt à établir son suivit de chaleurs au sein de son élevage. Les techniques de gestion sont facilement compréhensibles et ne demandent pas de connaissances Vétérinaire. « The Breeder’s Shop » est là pour vous apporter les notions et les équipements qui vous permettront de prendre en main la gestion optimale de la reproduction dans votre élevage. Alors, allons-y !!!...

Comment déterminer que la chienne est en œstrus ?

Le début de la phase d’œstrus est caractérisé par un pic de LH. Il est possible de déterminer ce pic en utilisant le Kit Hormonal « Witness LH » (voir fiche produit) .

L’œstrus est également facile à identifier par l’aspect des cellules de la muqueuse vaginale. Pour cela, il faut effectuer des Frottis vaginaux (voir fiche produit). Cette méthode permet de bien déterminer l’entrée et la sortie de la phase d’œstrus de la chienne. C’est une pratique indispensable en élevage quelles que soient les méthodes d’accouplement (naturelle, insémination) et de suivies hormonaux éventuellement couplés à celle-ci (taux de progestérone, kits hormonaux).

Les frottis vaginaux sont effectués en frottant les parois vaginales de la chienne avec un écouvillon, puis récupérées sur une lame de verre. Après plusieurs bains de coloration, les cellules se révèlent et sont observable au microscope. La chienne est en œstrus lorsque toutes les cellules sont rouge-marron ; on dit qu’elles sont kératisées. Sinon, vous observez la présence de cellules de couleur bleue. Entre bleu et rouge, impossible de se tromper !!!

Cependant, les frottis ne permettent pas de définir le moment précis de l’ovulation. Cette précision est requise lorsque le mâle n’est pas disponible au sein de l’élevage.

Comment déterminer le moment de l’ovulation intervenant pendant l’œstrus ?

Pour déterminer le moment de l’ovulation, il faut déterminer le taux de Progestérone la déclenchant. Pour cela, il peut être pratiqué :

• Une prise de sang à analyser en laboratoire, en sachant que l’ovulation a eu lieu lorsque la valeur de 6 à 10 ng/ml est dépassée.
• En utilisant un Kit Hormonale de Progestérone « Ovulation Test » (voir fiche produit).

On peut également déterminer le moment de l’ovulation par la mesure de la résistivité vaginale de la chienne. Pour cela, on utilise un appareil nommé DRAMINSKI OVULATION TEST (voir fiche produit). Tout en examinant les caractéristiques du mucus vaginal, les scientifiques ont pu constater que, plus l'ovulation approche, plus la résistivité du mucus augmente. L’amélioration des connaissances physiologiques, surtout celles relatives aux changements ayant lieu dans l'appareil génital, a permis de comprendre la corrélation entre les changements dans les ovaires et les variations de la résistivité du mucus vaginal de l'animal. Dès le début des chaleurs, l’éleveur effectuera la mesure de la résistivité vaginale avec cet appareil et notera le résultat sur la courbe fournie. Au fil des jours, la courbe ascendante arrivera à son apogée pour enfin chuter. Dès la constatation de la chute, la femelle est en phase d’ovulation et doit être mise au mâle dans les 24h. Une seconde saillie sera pratiquée dans un délai de 48 heures après la première saillie.

Grâce à cette (ces) technique(s) de suivi de chaleurs mise en place, nous savons que la femelle est prête à reproduire. Il nous reste plus qu’à s’assurer que le mâle est propice à la reproduction.

Quand effectuer les saillies ?

L’ovocyte est prêt à être fécondé 48 heures après l’OVULATION. Il reste ensuite fécondable pendant 48 à 72 heures puis il dégénère. La période optimale de fertilité est donc courte.

Les spermatozoïdes peuvent survivre :

• Cinq à sept jours dans les voies génitales de la femelle s’ils proviennent de semence fraiche
• Seulement deux jours si la semence a été réfrigérée
• 12 à 24 heures dans le cas de semence congelée.

Après le coït, les spermatozoïdes atteignent l’ampoule de l’oviducte en quelques minutes (2 minutes à quelques heures chez la chienne), soit beaucoup plus rapidement que ne le permettrait leur motilité propre.

Si le mâle est à l’élevage, rien de plus facile ; il suffit de mettre la femelle au mâle toutes les 48h pendant toute la période d’œstrus. Prenez soin d’effectuer un frottis de contrôle avant la saillie.

Lorsque la saillie est effectuée avec un mâle extérieur, la pratique doit être plus précise car souvent il n’y a que 2 accouplements.
Dans le cas d’une saillie naturelle ou par insémination avec de la semence fraiche, il est donc possible d’effectuer une première saillie maximum 48 heures après le pic de progestérone, le temps d’avoir un ovocyte fécondable (24h à 36h dans l’idéal). Une deuxième saillie sera effectuée 36/48 heures plus tard.

Vérifier la capacité reproductive du mâle

Pour cela, rien de tel que d’examiner le sperme au microscope. Vous pourrez donc juger de la conformation des spermatozoïdes et leur vivacité et de leur longévité.

Deux types d’observation sont possibles :

• Une simple observation au microscope (grossissement minimum X600) permet de savoir si des spermatozoïdes sont présents en quantité suffisante et qu’ils sont actif.
• En utilisant un Kit de coloration appelé « Kit Spermoscan ». il est possible de visualiser les éventuelles anomalies de conformation du spermatozoïde (anomalies de la tête, de la pièce intermédiaire et du flagelle). Cela permet d’en savoir plus sur l’efficacité de la semence.

Si la saillie est effectuée par insémination, il est simple de prélever une goutte de l’échantillon prélevé. S’il s’agit d’une saillie naturelle, il est possible de vérifier la qualité de la semence en effectuant une purge du mâle (cône de prélèvement et tube de récolte), au plus tard, dès l’entrée en chaleur de la femelle.